Hyènes de Djibril Diop Mambety

Qui est Diop Mambety ?

Fils d’un imam, Mambéty est né en 1945 à Colobane, un quartier du sud-ouest de Dakar. Il est le frère aîné du compositeur et musicien Wasis Diop et l’oncle de l’actrice Mati Diop.
Après des études de théâtre, il commence sa carrière comme acteur, au théâtre et dans plusieurs films sénégalais et italiens. Il crée le premier café-théâtre sénégalais à l’âge de dix-sept ans. Il fut durant un temps sociétaire du Théâtre National Sorano de Dakar. Le directeur du Centre culturel français de Dakar lui prête de l’équipement et un cameraman pour tourner ses premiers courts-métrages Contras’ city et Badou boy.
Son premier long métrage sera Touki-Bouki (ou Le Voyage de la hyène, 1972). Dans son second long-métrage, Hyènes (1992), qui traite de la vengeance d’une vieille femme humiliée, d’après La Visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt, il propose un film où le cadrage est de grande qualité. Mambety souhaitait réunir ces deux films dans une trilogie sur le pouvoir et la folie.
En 1995, Djibril Diop Mambéty entreprend une trilogie qu’il appelle Histoires de petites gens. Il n’en tournera que les deux premiers volets, Le Franc (1995) – qui obtient le Prix du meilleur court métrage, lors du 5e Festival du cinéma africain de Milan – et son dernier film, La Petite Vendeuse de Soleil (1998).
Il meurt d’un cancer du poumon le à Paris où il était soigné.
Un film documentaire, Mambéty For Ever, lui est consacré en 2008.

Récit d’un retour au pays natal qui vire à la tragédie.Voilà comment on pourrait résumer l’œuvre cinématographique d’une grandeur incontestable et d’une lucidité sans ride de Djibril Diop Mambety.

Après des années d’absence, une vieille femme rentre chez elle à Colobane.

Devenue milliardaire, elle offre ses richesses aux habitants de la ville. Elle pose toutefois une condition : la mort de son ancien amant, qui l’a autrefois trahie.

Hyènes est un conte cruel sur la corruption et la lâcheté, rythmé par la musique lancinante de Wasis Diop, le frère et collaborateur du cinéaste Bob Wasis : « on faisait les choses tout naturellement. Il ne me demandait pas quelque chose, il me disait juste ce qu’il ressentait, charge à moi de le traduire, évidemment avec beaucoup de liberté. »

Film en liberté, d’une audace formelle inouïe, Hyènes est l’un des sommets du cinéma africain. Aujourd’hui encore, ce film de 1992 est source d’inspiration pour toute une génération de jeunes réalisateurs.

 

 

 

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