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PROJECTION HOMMAGE – HAILE GERIMA

11 septembre, 2021 | 18:00 -22:00 UTC+2

Gratuit

HAILE GERIMA

Né à Gondar (Éthiopie) en 1946, Haïlé Gérima a émigré aux États-Unis en 1967. Il suit d’abord des cours d’art dramatique à la Goodman School of Drama de Chicago. Puis, en 1969, il s’installe à Los Angeles où il s’inscrit à l’UCLA School of Theater, Film and Television (la section cinéma de
l’Université de Californie).
Aux côtés de Charles Burnett, Jamaa Fanaka, Ben Caldwell, Larry Clark, Julie Dash et Melvin Van Peebles, il contribue à fonder la Los Angeles School of Black Filmakers (École des cinéastes noirs de Los Angeles).
Inspiré par le cinéma cubain, brésilien, africain, mais aussi par le néo-réalisme italien ou la Nouvelle Vague française, le groupe de jeunes cinéastes signe des films qui s’affranchissent des normes hollywoodiennes.
Il en résulte un cinéma noir autonome dont le but est de refléter le quotidien des populations noires selon des modes narratifs et esthétiques éloignés des canons alors en vogue à Hollywood.
Ce refus de jouer selon les règles d’Hollywood l’amènera d’ailleurs à s’installer durablement à Washington où il enseigne le cinéma depuis 1975 à
la prestigieuse Université Howard et devient – selon sa propre expression – « un cinéaste à temps partiel ».
Alors que la blaxploitation commence à faire rage, il en prend résolument le contre-pied avec un premier court-métrage en 1971 (Hour glass) et
accède à la reconnaissance internationale avec Harvest : 3,000 years / La moisson de 3 000 ans, son premier long-métrage. Tournée en 1975,
cette fiction sur l’exploitation des paysans éthiopiens dénonce les pratiques féodales qui régissaient encore la propriété foncière en Éthiopie et qui
n’ont été abolies qu’en 1974.
Avec Sankofa (1993), son seul film dont l’action ne se déroule pas en Éthiopie, il s’adresse plus directement au public noir américain, l’incitant
– à travers le personnage d’une jeune afro-américaine qui est transportée 200 ans en arrière et fait le voyage des esclaves vers l’Amérique, à se
confronter à leur passé et histoire.
Farouchement indépendant et très attaché à garder la maîtrise totale de ses projets, il a consacré plus de 14 ans à TEZA, véritable œuvre somme,
entre l’épopée et l’introspection intimiste.
Militant de gauche, chrétien catholique revendiqué, Haïlé Gérima ne cesse de dénoncer le néo-colonialisme et attribue à son cinéma un rôle
« révolutionnaire et didactique ». Il milite notamment pour la diversité des cultures et voit dans la puissance de la culture occidentale une absurdité
à laquelle participent les peuples « opprimés ».

 

FILMOGRAPHIE SELECTIVE :
1972 Hour glass (court-métrage)
1972 Child of resistance (film expérimental)
1976 Bush Mama
1976 Harvest : 3,000 years / La moisson des 3 000 ans
Léopard d’argent au festival de Locarno et prix Georges Sadoul
Le film fait partie des sept chefs-d’oeuvres du cinéma mondial, restauré par la World Cinema Foundation créée par Martin Scorsese.
1978 Wilmington (documentaire)
1982 Ashes and embers / Cendres et braises
Grand prix, festival international du film de Lisbonne
1985 After winter sterling brown (documentaire)
1993 Sankofa
Malgré une distribution très limitée, le film rencontre un réel succès public : les quelques salles qui acceptent de programmer le film,
notamment les multiplexes du basketteur noir Magic Johnson, font salle comble pendant plusieurs semaines.
1994 Imperfect journey (documentaire)
1999 Adwa – An African victory / Adoua : une victoire africaine (documentaire)
2008 TEZA

 

18H00 | SLAM, texte original de ANGE MINKALA
18H30 | HAILE GERIMA, cinéaste engagé, vu par DANY COLIN, Docteur en cinéma, philosophe, critique et réalisateur.
19H00 | PROJECTION « TEZA » suivi d’échanges | Fiction | 2H20 | VOSTF
Au début des années 70, Anberber est parti de son village de Minzero, en Éthiopie, pour aller étudier en Allemagne de l’Ouest. Il n’est plus du tout le même lorsqu’il retourne en Éthiopie, au début de l’année 1990. Que lui est-il arrivé pendant toutes ces années ? Beaucoup d’épreuves et d’aventures, liées aux changements radicaux du régime et à sa situation d’étudiant étranger.
Au travers du destin hors normes de Anberber, Teza raconte l’histoire de l’Éthiopie contemporaine, dans ses rêves et dans ses désillusions, dans ses drames et dans ses espoirs !
Prix spécial du Jury et Prix UNICEF, Mostra de Venise 2008,
Grand Prix Étalon de YENNENGA, FESPACO Ouagadougou, 2009,

 

NOTE D’INTENTION DU RÉALISATEUR
« Ma grand-mère était conteuse. Avant même que je n’aie une caméra ou même l’électricité, elle m’a appris à enflammer mon imagination. Des nuits entières, je restais assis au coin du feu imaginant dans ses moindres détails les histoires qu’elle racontait.
Mon père, un dramaturge, m’emmenait avec lui au théâtre, un peu partout en Éthiopie. J’ai grandi ainsi, avec des histoires et des chansons qui ont nourri et forgé par la suite mon travail. Sans cet arrière-plan, TEZA n’aurait pas la même richesse ni la même saveur.
Avec ce film, je raconte une histoire que je connais bien et que j’ai souvent pu observer : l’histoire d’Africains dont les vies sont disloquées au gré d’événements historiques complexes et imprévisibles. Ainsi en est-il d’Anberber, le héros de TEZA, qui, retournant dans son village d’enfance, pense y apporter – tel Prométhée – le progrès par sa connaissance de la médecine. Or il se trouve confronté à une réalité qui le dépasse complètement.
Il cherche alors refuge dans les souvenirs de sa jeunesse – quand la prospérité et l’épanouissement étaient au rendez-vous, comme par magie.
TEZA est donc l’histoire d’un homme cherchant à se réconcilier avec son passé, ses rêves et ses espoirs, ceux-là même qui appartiennent à la mémoire collective de sa génération.
Comme tout immigrant, j’entends – à mesure que je vieillis – la ritournelle de mon enfance. Et comme pour Anberber, l’Éthiopie d’aujourd’hui s’apparente à un vrai cauchemar pour moi. Lorsque je retrouve ma terre natale, je rêve de l’Éthiopie de mon enfance. Une Éthiopie généreuse, abondante. La terre produisait alors assez pour nous nourrir tous. Les arbres étaient chargés de fruits. Aujourd’hui, c’est fini. L’Éthiopie que j’ai connue dans mon adolescence et celle que j’ai retrouvée en y tournant TEZA n’ont pratiquement plus rien en commun.
Et donc ce contraste saisissant devient l’enjeu même du film au travers du personnage d’Anberber, qui doit confronter à la réalité les idéaux auxquels il a cru – quitte à ce que cette nécessaire lucidité remette en cause ses souvenirs les plus chers.
Traiter de thèmes comme l’identité, l’émancipation, la mémoire, fondent ma vision de ce que le cinéma indépendant devrait être.
Raconter une histoire à partir de destins individuels, c’est donner à chacun une place dans l’Histoire. Procéder ainsi, tout en honorant les combats menés par nos ancêtres, est essentiel pour s’assurer que les générations futures pourront créer leurs propres modèles en toute connaissance de cause. L’histoire, la culture et la qualité de vie de tous les peuples venus d’Afrique me préoccupent énormément, mais par-dessus tout, c’est le respect de leur humanité qui me motive en tant que cinéaste. »

                                                                                                                                                                                                                                       Hailé Gerima

Détails

Date :
11 septembre, 2021
Heure :
18:00 -22:00 UTC+2
Prix :
Gratuit
Catégories d’Évènement:
, ,

Lieu

AUDITORIUM – Espace des Diversités
38, rue Aubuisson,
31000, Toulouse, Occitanie France
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